La ville a lancé en 2019 une opération de forêt compensatoire.
La forêt compensatoire répond à une problématique simple : alors que les effets du réchauffement climatique sont de plus en plus visibles, le meilleur moyen pour piéger le CO2 reste l’arbre. Mais l’activité humaine en sacrifie beaucoup, et la commune a donc décidé que pour chaque parcelle coupée, une parcelle serait plantée, ce qu’on appelle une forêt compensatoire.
La première forêt compensatoire a été lancée à la suite du défrichage effectué pour permettre la construction du lotissement « Les Terrasses du Suchet ». L’entreprise Alliance bois a dans un premier temps coupé entre 80 à 90 % des arbres sur une parcelle d’environ 3 hectares, située dans la forêt du Frondal exactement au Petit Maine, où elle n’a laissé que des îlots de chênes. En tenant compte d’études de sols, et de ce qui avait été planté avant, ce sont plus de 3 600 arbres, 1 250 arbres à l’hectare, qui ont été plantés : chênes d’Amérique, Sorbier des oiseleurs, Alisier torminal… « Nous n’y avons planté aucun résineux, car le terrain ne s’y prête pas » précise Pierre-Henri Debord. « En 2024, nous devons avoir un pourcentage d’arbres ayant repris, et nous effectuerons un second comptage 10 ans plus tard ».
Pour l’instant, cette forêt est plus que prometteuse. Certains arbres mesurent déjà plus d’1,80 mètres, et les jours de pluie et de beau temps qui se sont succédés lui ont été bénéfiques. Maintenant, il faut protéger ces jeunes pousses de la dent vorace des chevreuils et cervidés ou suidés (sangliers…), qui parviennent à baisser les filets de protection pour se régaler de l’écorce et de jeunes bourgeons. « La chasse va reprendre prochainement vers le 15 août, et j’ai demandé aux chasseurs de se rendre de temps en temps sur cette parcelle pour en éloigner ces animaux, au moins les trois premières années afin que l’arbre atteigne deux mètres » confie le chargé de mission
En 2021, l’entreprise « Le beau Jardin », de Corgnac-sur-l’Isle, a entretenu l’intégralité de la parcelle pour couper les rejets de certains arbres (Peuplier tremble…) afin de maximiser la croissance des jeunes plants.
L’an prochain avec l’office national de la forêt, un projet va être mis en place : une forêt d’avenir. Le but est de diversifier les plantations pour observer comment les arbres s’adaptent ou pas au terrain, et savoir que planter pour inventer la forêt de demain. Il faut préserver les sols, faire attention aux arbres plantés, et permettre de continuer la sylviculture, qui est une économie en pleine forme. Le bois est en effet une matière qui a le vent en poupe, que ce soit pour la construction, la décoration…
Prochaine étape, la création de forêt Miyawaki, du nom de son concepteur, un botaniste japonais ayant cherché à créer des forêts dans de tout petits espaces, et dans un laps de temps 4 fois plus court que pour une forêt normale. En plantant 2 à 3 arbres, arbustes où herbacées au mètre carré, sur une surface de 100 m² minimum, il organise une compétition naturelle entre les plantes, qui vont se battre pour avoir de la lumière et donc pousser très vite, en se densifiant au niveau du tronc et des racines. « En moins de 20 ans, on a une forêt haute, avec une captation des arbres supérieure à nos forêt qui comptent 1 500 arbres à l’hectare contre 3 000 pour une forêt Miyawaki » s’enthousiasme Pierre-Henri Debord. L’une va être implantée à Atur, l’autre dans le parc du château de Saint-Laurent-sur-Manoire. « Le but est de capter un maximum de carbone, et de ramener la biodiversité, surtout à Saint-Laurent qui est encadrée par trois grands axes, la voie ferrée, l’autoroute et la RD 6089 qui sont générateurs de gaz à effet de serre ».
10/08/2021